Lundi 4 décembre, les pompiers fêtaient Sainte-Barbe, leur sainte patronne. Une fête hautement symbolique pour Florian Baljé, étudiant en 2e Master Ingénieur industriel à la HERS... et pompier volontaire. Portrait d'un étudiant qui a décidé de mettre ses acquis au service de ses compagnons du feu.
Quel homme n'a jamais rêvé d'être pompier ? Qui n'a rêvé, ne serait-ce qu'une seule fois, de s'engouffrer dans une maison en feu, et d'en ressortir quelques instants plus tard en héros ? La simple évocation de ce métier fait briller les yeux de tous les garçons, petits ou grands.
De tous les gamins, vraiment ? Mmh... Peut-être pas tous !
Si l'on en croit Florian Baljé, lui ne rêvait pas d'être pompier lorsqu'il était enfant. C'est un ami de son père qui l'invite un jour à rejoindre les jeunes sapeurs-pompiers de Paliseul, quand il a 15 ans. Au départ, il n'était pas très emballé, et ce n'est que lorsqu'il a vu tous ses copains y aller qu'il s'est décidé à leur emboîter le pas.
Athlétique, l'œil vif et le regard pénétrant, le jeune homme a pourtant une sacrée prestance avec son uniforme. Et quand on l'écoute parler, on comprend vite à quel point le jeune homme est passionné. Une qualité indispensable pour mener une vie aussi trépidante...
Étudiant ingénieur... et pompier
Être étudiant en Ingénieur industriel, ce n'est pas donné à tout le monde. Si ces études sont la voie royale vers un métier passionnant, elles attirent encore trop peu de jeunes. Beaucoup d'entreprises peinent aujourd'hui à recruter ces profils, et ce n'est pas un hasard. Les étudiants qui se destinent à des études scientifiques ou techniques sont encore trop rares.
Mais Florian n'est pas du genre à reculer devant la difficulté. Après avoir obtenu son diplôme de Bachelier en Électromécanique, il a effectué une passerelle vers le Master Ingénieur industriel et terminera ses études en juin prochain. Tout en conciliant ses études avec ses nombreuses formations chez les pompiers... et ses gardes ! Car en plus d'être étudiant, Florian est pompier volontaire au poste de Paliseul, l'un des 16 postes de la zone de secours de la province de Luxembourg.
Pompier volontaire, kesako ?
Dans l'inconscient collectif, le pompier volontaire souffre parfois d'un manque de reconnaissance. Certains lui collent à tort une image de pompier amateur et bénévole. Comme Florian Baljé le souligne, c'est tout le contraire. « Au niveau de la formation et des compétences, il n'y a aucune différence entre un pompier professionnel et un pompier volontaire. La seule différence, ce sont les horaires. Un pompier volontaire prend ses gardes le soir, la nuit et les weekends. Une fois chez lui, il est aussi appelable. De son côté, un pompier professionnel fait sa journée à la caserne et il n'est pas rappelé une fois chez lui. S'il le veut, il peut lui aussi se rendre disponible en-dehors de ses journées. Mais c'est toujours sur base... volontaire. »
Durant la journée, le pompier professionnel consacre aussi sa garde à des activités sportives et à l'entretien des véhicules et du matériel, ce que le pompier volontaire ne fait pas. Mais hormis ces détails, les deux profils de pompiers sont identiques.
Un CV qui détonne
Aujourd'hui, le jeune homme a 23 ans, et son curriculum vitae ressemble déjà à un palmarès. Entré à 15 ans chez les jeunes sapeurs-pompiers de Paliseul, Florian a intégré l'École du Feu de Bastogne à l'âge de 18 ans. Durant une année, il a suivi les cours chaque weekend pour obtenir le titre de sapeur-pompier.
L'an dernier, Florian a également suivi la formation du GRIMP d'Aywaille, une unité spécialisée dans les sauvetages par corde. Pour intégrer cette formation de haut niveau, pour laquelle seuls quatre candidats ont été retenus, le sapeur-pompier a dû réussir des épreuves très sévères. Florian est à ce jour le seul pompier volontaire du GRIMP.
Pour suivre cette formation, Florian a dû s'absenter durant trois semaines. Mais le jeune homme est déterminé. « Être pompier, c'est ma passion. Je suis pompier avant tout ! »
Actuellement en dernière année d'ingénieur à la HERS, Florian Baljé trouve encore le temps de donner des formations chez les pompiers. Depuis qu'il a son certificat du GRIMP, il donne des formations spécifiques sur la protection contre les chutes. « Ces compétences sont indispensables pour les pompiers, qui sont toujours sur les toits lors des interventions. Cela représente trois à quatre journées de formation par mois. »
Le jeune sapeur-pompier vient d'ailleurs d'être sélectionné pour faire partie des formateurs pour la zone de secours de la province de Luxembourg. Mais le jeune homme n'en reste pas là ! Il se forme aussi pour devenir formateur dans l'extinction des feux en container Flash over à Amay. Quand on vous dit que ce gars a la bougeotte !
Entre études et passion
Concilier ses études et son métier de pompier, ça demande beaucoup de courage et de ténacité. « Heureusement, je peux compter sur l'aide de mes camarades. Avec mes amis issus du baccalauréat en électromécanique, on forme un groupe très soudé. »
Pour concilier ses études et sa passion, Florian peut aussi compter sur la compréhension de ses professeurs et de la direction. « En tant que pompier volontaire, je suis rappelable, sauf quand je suis au cours... À une exception près. Je suis tout de même rappelable en journée pour le GRIMP basé à Arlon, même quand je suis au cours. Mais sur une année, ça ne représente que six interventions en moyenne. »
Un avenir écrit en lettres de feu
Quand on demande à Florian ce qu'il compte faire de son diplôme d'ingénieur, la réponse fuse. « J'aimerais devenir officier chez les pompiers. » Pour ça, il lui faudra passer le certificat fédéral d'aptitude de cadre supérieur réservé aux titulaires d'un master. « Ce qui me plaît le plus, c'est d'être sur le terrain. J'ai besoin de me sentir utile. Il me faut de l'action. Me lever la nuit et partir dans un camion de pompier, donner des soins, grimper aux cordes... Et le feu bien sûr ! Éteindre les flammes, ça fait monter l'adrénaline ! Parfois, je suis déçu par le manque d'action pendant une garde ! »
Florian Baljé a beau cumuler les défis, il fait preuve d'une détermination qui inspire le respect. Quelles que soient les difficultés, nous lui souhaitons de faire de son rêve une réalité.